MORT
MORT
Mort que l'on imagine sombre
Mystérieuse et austère
On dit qu'une douce lumière
Jaillit de sa pénombre
Que des êtres d'éther
Nous accueillent en son tunnel
Pour nous éviter l'enfer
Et nous conduire vers le ciel
On dit que près des tombes
Dansent des feux follets
Et qui parfois on voit des ombres
Qui dans la nuit nous effrayent
Si la mort est un néant
Pourquoi donc avons nous peur
De tous ces revenants errants
Qui viennent dans les sombres heures
On dit, des on-dit
Mais tout ça c'est des fantasmes
Certains pensent que de la folie
Ont surgit ces ectoplasmes
Il parait qu'au moment de quitter notre misérable substance
Les anges s'affairent autour de nous avec beaucoup d' amour
Grands préparatifs pour la nouvelle et royale naissance
Où doivent nous attendre les plus sages de la plus Haute Cour
Vêtus de tuniques d'une blancheur éclatante, pure et rayonnante
Ils parfument et illuminent ce que seuls les expirants peuvent percevoir
C'est une grande joie de l'autre coté, et l'envie de les rejoindre est pressante
Quel grand bonheur que de voir enfin Celui qui nous a permis de croire
Quelle joie de savoir que l'on ne partira pas seuls, notre crainte
Qu'une multitude d'être célestes sont là pour nous accompagner
Ainsi que de visages bienveillants pour nous accueillir, sans feintes
Et sans doute des êtres chers qui nous ont attendus sans se lasser
Joyeux voyage
Je la sens qui s'approche de jour en jour
Même pas peur!
J'imagine la beauté de la céleste Cour...
Je ne connais ni le jour ni l'heure
Mais j'entends déjà les roulements de tambour
Je sens déjà le suave parfum des fleurs
Mon corps qui crie sa douleur
Mon âme qui chante de bonheur
Mais mon coeur est triste et en pleurs
De ne pas vous voir avant que je meure
De voir en vous tant de rancoeur
Tant d'indifférence et si peu d'ardeur
Revoir les visages que l'on aime
Retrouver la complicité d'autrefois
Pour alléger quelque peu les peines
Qui ont jallonné nos voies
Mais je sais que toute espérance est vaine
Car sans amour cela ne me touche pas
Combien de mois, combien d'années
Sans nous voir, sans nous aimer
Savoir que je ne vous ai pas manqué
C'est une blessure qui ne peut se fermer
Si je pars demain, c'est déjà un deuil achevé
Je n'existe plus pour vous depuis une éternité
Une carte postale ... Un coup de fil ... Un courriel ...
Un bouquet de fleurs , un brin de muguet
Une visite au nouvel An ou le jour de Noël
Une présence à mon anniversaire suffirait
Fête des mères, fête des grands-mères, irréelles
Tout cela ils ont depuis longtemps oublié ce que c'est
Alors je m'en irai joyeuse en solitaire
Sans faire de bruit, pour ne pas déranger
comme je ne suis rien, ni mère ni grand-mère
Les adieux seront courts et vite oubliés
Je pleurerai de larmes de joie, éphémères
Heureuse de pouvoir enfin ce monde quitter
L'ATTENTE DE LA MORT
Sentir le déclin dans les heures oisives
Comprendre que c'est bientôt la fin
S'abandonner aux mémoires plaintives
Pour retenir ce jour sans lendemain
Attendre dans l'affliction l'heure ultime
Guetter l'ombre du spectre de la mort
Ne plus avoir pour soi la moindre estime
Savoir que l'on est livré à son triste sort
Se dire que ce n'est pas encore son heure
Non, pas moi, comment est-ce possible ?
Mais les projets et les envies se meurent
Et alors peu à peu tout nous paraît crédible
Chercher dans le canevas de sa vie
Ce qui reste à faire, à dire, à pardonner
Et cette mort devient alors une amie
Qui va nous accompagner pour l'éternité
Se faire une raison se réjouir du nouveau
L'attrait de l'inconnu, découvrir ce mystère
C'est l'après-vie, l'inéluctable grand saut
Le dernier domicile connu, un cimetière
Finalement quelle joie de retrouver les aïeux
Recommencer une vie là-haut dans les cieux
Laisser derrière soi ce corps trop douloureux
Et espérer être enfin .... heureux !